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This is my heaven

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mardi 19 janvier 2016

Charité populaire

       Je vais vous parler, non pas de l'arme de demain, mais de ce que donnent deux journées quand Lenka ne nous accompagne pas. Non pas que nous soyons manchots ou pas suffisamment dégourdis pour pouvoir nous débrouiller seuls à la pêche. Mais Matt et moi, depuis le temps qu'on se connait, savons par expérience que quand on se retrouve uniquement tous les deux pour aller pêcher peut conduire à des journées de grand n'importe quoi. Pour la première, un samedi matin à première vue comme les autres tout commença très bien. Une courte nuit à l'hôtel de la déroute et un départ sans pression vers 8h. Première fois que je conduis avec une remorque. Pas bien différent de d'habitude en fait, à part les marches arrières qui deviendront une véritable bête noire.

       On met à l'eau le bateau sur un lac d'huile. Au petit matin, nous n'avions pas trouvé la fille du père Noël mais 3 float tube déjà sur l'eau. Nous analyserons de façon rapide que ces 3 jeunes gens pêchent de façon on ne peut plus décontractée, entre frères, sans pression aucune. De bien gentils gamins qui me rappellent mes plus jeunes années. Je ne sais pas si vous avez déjà ressenti ce sentiment à la pêche : se revoir une dizaine d'années en arrière ? J'en étais presque nostalgique. Heureusement, Matt et son implacable lucidité étaient là pour rappeler que c'était pas le moment de rêvasser et qu'on avait des poissons à trouver. Ce fut chose faite rapidement, tous les échos étaient très concentrés. On pêche dedans sans succès et décide d'aller explorer un peu, pas du côté de chez Swann mais sur plusieurs 100ènes de mètres au large.  Les résultats ne sont pas bien concluants : quelques touches par-ci par là mais aucune ne sera concrétisée. Ah si, quelques perchettes dans des chasses en linéaire mais pas de quoi casser 3 pattes à un canard. On décide d'arrêter de nous éparpiller et de pêcher en verticale aux abords des écos toujours présents en nombre aux points les plus profonds. Il ne faudra pas longtemps à Matt pour prendre une grosse perche aux couleurs fastueuses.

Un super chouette poisson qui nous évite de nous retrouver dans le canap' à boire des bières avant l'heure
      Nous rencontrerons un autre float-tubeur arrivé un peu plus tard, très sympa avec qui nous échangerons les infos recueillies qui s'avèrent concorder à ses impressions de ces dernières semaines. Les poissons sont rassemblés et une seule zone est productive. Nous ferons découvrir à notre compagnon de galère (ouais, on s'est pas courbaturé les triceps avec les ferrages) le principe des marqueurs de postes. Apparemment, ça lui a beaucoup plus. Principe très simple : un gros lest, une 30ène de mètres de cordelette et un gros morceau de plastique permettant le déroulement de la corde lorsque le lest descend. À tel point que Matt lui a lancé : "Si vous le remontez il est à vous". Excès de générosité ou flemme de le remonter lui même ? Nous ne saurons jamais tan je doute de sa bonne foi dans ce genre de situations.
    Je me mets à y croire et après deux arrachages de canne au sens littéral sur des frappes incisives et inferrables j'opte pour le montage "gangster" de Matt avec un triple voleur. Ni une, ni deux, dans la dérive qui suivie, nouvelle frappe violente et cette fois-ci c'est pendu ! Je croirais à la grosse perche mais ...
Fausse alerte
     Rebelote sur une dérive parallèle un peu plus proche de la berge. Petit bonjour à notre copain du jour qui refusa de rejoindre ses frères pour manger le midi. Le plus jeune et surement celui qui en veut le plus du lot. Il ira loin ce jeune. Si et seulement si il arrête dans les semaines qui arrivent de dandiner son spinnerbait dans 15m d'eau bien entendu.

Et merde... le début d'une malédiction ?
     Le reste de cette journée sera relativement calme, quelques touches manquées, mais à part la très belle perche, pas de quoi rendre Lenka folle de jalousie. Quoi que, la pauvre, elle a passé la journée enfermée  au taf. Ce sera Ronald des familles sur la route du retour avec la satisfaction d'avoir trouvé des poissons sur un lac difficile, en dépit d'une concurrence qu'il serait prétentieux de qualifier de rude, mais concurrence quand même. Matt se paye le luxe de remanger des paupiettes 1h après en arrivant à la maison. Ne pas manger de la journée déclenche chez lui des crises d'appétit incontrôlables. Je passe mon tour pour ce soir.

     Le lendemain, nous sommes à nouveau tous les deux. Pêche du bord/sac à dos uniquement. Le vent annoncé correspond aux prévisions, la pêche en bateau n'était pas envisageable. Repos du guerrier pour Stara et préparation du repas de Noël pour le soir au programme. On était avec elle par la pensée. La mâtiné sera calme, du linéaire dans le vent. L'impression atroce de mal pêcher, vous connaissez ? Moi oui. 4h durant j'ai eut cette horrible sensation. On a deux options : changer de lac ou rejoindre le canap'. On convient d'un deal, si le lac le plus proche est à moins de 30min de voiture, on va y faire un tour. Bingo : 21 minutes. On bosse notre mental à fond sur ce genre de journées en nous persuadant que ça va finir par payer. On essaye de pêcher des postes profonds après un parcours du combattant autour du lac pour y accéder. Champs à champignons, terre argileuse humide qui colle aux semelles sur 10cm d'épaisseur, on est pas bien là ? On pêche un peu léger dans des zones profondes donc. Matt enregistre quelques touches avec un leurre qu'il perdra quelques lancers après. J'essaye des trucs au hasard. Les allers-retours vers les sacs à dos entreposés 100m plus loin se multiplient pour se ravitailler en têtes plombées. La consommation journalière suffirait à provoquer le saturnisme à un régiment de légionnaires. Je me fais arrêter en remontant le long de la cassure. Pas sur du tout je ferre un peu par instin et après un bref laps de temps je laisse échapper un : "Ah, mais c'est un poisson en fait !". Et c'est plutôt joli, je croirais une fois de plus à la grosse perche. Manqué. C'est vraiment une malédiction qui se poursuit.
Rassurez vous, ça vaudra jamais à mes yeux une truite de 25 à la robe typique.
      Matt essaye des trucs et tombe sur ce qui semble déclencher plus de touches. Une tête plombée très légère pour pêcher moins profond en planant dans les cailloux. Et ça marche plutôt bien, il rentre coups sur coups une belle perche et un brochet maillé. Suivi d'une coupe sur un poisson plus solide. 
Vous croyez qu'après 30 ans il penchera la tête à droite ? 

Bon, la journée fut fort plaisante malgré tout.

       On terminera sur ça, il nous reste à rassembler la dizaine de leurres éparpillée par terre, refaire le chemin en sens inverse et rentrer à la maison, à l'heure pour le repas. Un premier problème surviendra, un quiproquo diplomatique d'école au téléphone  qui nous encouragera à forcer le pas. Puis un second, celui de l'appel du Ronald à la sortie de l'autoroute. Car oui, il y a le repas de Noël amoureusement préparé par Lenka qui nous attend à la maison. Ce sera un McFirst pour Matt qui la jouera soft et un maxi best of pour moi, j'avais très faim. On prendra l'option logique de ne rien dire et de re-manger en rentrant. Le plus dur sera de garder son sérieux en disant : "putain, j'ai la dalle, on va se régaler ce soir, en plus, on a pas mangé de la journée !". Du coup, on se force à évacuer nos larmes de rire dans la voiture 5 minutes avant d'arriver. J'arrive à me contenir et même à tenter de faire craquer Matt qui reste stoïque. Je cale sur le dessert et Matt avouera notre infidélité dans une crise de rire générale.

      La pêche sans prise de tête c'est tout ce que j'aime, rien ne fait plus plaisir que passer ce genre de journées durant lesquelles il est impossible de prévoir ce qu'il va se passer. La suite des aventures bohémiennes rapidement !

A plus, Benji


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