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This is my heaven

This is my heaven

lundi 14 mars 2016

Le grand guide du bonheur.


     Pas de titre accrocheur sur les scores béants du weekend, de la simplicité et une narration au présent pour changer, de la même manière que Camus, mais sans la prétention de l'égaler. L'attente est longue pour beaucoup d'entre vous qui ne pouvez vous empêcher d'effectuer décomptes, polémiques et autres inepties sur les réseaux sociaux depuis quelques mois mais voilà que nous y sommes enfin. Vendredi soir, 17h, je quitte les locaux de mon labo pour rejoindre Montpellier où Simon m'attend pour prendre la route vers les Cévennes dans le but de rejoindre son père et son oncle. Nous n'avons pas vraiment de plan pour le week-end, tout sera basé sur l'absence de prise de tête. En effet, pêcher avec un Scodavolpe c'est bien, mais avec 3, c'est mieux ! Nous arrivons à destination sur les coups de 21h, tout juste à l'heure pour quelques verres de vin, décrit par nos hôtes comme "bon à partir du 3ème verre". Je vous laisse imaginer le goût du breuvage et la saveur âpre qu'il laisse dans la bouche. Repas classique de veille d'ouverture, les pronostics quant à la météo fusent et petit à petit la quantité d'heure de sommeil restantes diminue. Aucune pression cependant quand à l'activité des poissons, on verra bien.

      Pas de réveil aux aurores, inutile étant donné les températures négatives et la couche de givre qui recouvre les voitures. On prend le temps de bien déjeuner une première fois (je tiens à le préciser parce que, oui, il y en aura une autre) avant de se préparer à partir. Je pêche avec Simon toute la journée alors que son père et son oncle font équipe. Une répartition -plus ou moins- équitable des parcours et le fameux second petit dej' engloutit, celui-ci à base de jambon, saucisson, fromage et bière locaux (oui oui à 8h30 du mat'),  on peut démarrer sereinement !

     Nous sommes seuls sur les berges encore gelées du cours d'eau. Nous privilégions les portions ensoleillées et les postes marqués pour cette froide matinée. Les premiers poissons ne tardent pas à se manifester :


Je me fais pas prier pour ouvrir le bal dans cette belle vasque. 

Simon prend des poissons en pêchant derrière moi, je commence à me sentir mal.

Aucun placement produit ici, je n'ai pas d'action dans cette boîte, par contre je voulais dénoncer la cruauté de M. Scodavolpe pour la cerque arrachée sur le blank.

      Les premières heures sont malgré tout laborieuses or à mesure que le soleil sort, la rivière se réchauffe et la hausse d'activité commence à se faire sentir. Premières mouches et aussitôt quelques poissons visibles dans les courants. Jusqu'au moment où Simon, comme à sa fâcheuse habitude me saisit -violemment- le bras. C'est souvent annonciateur d'un beau poisson posté à proximité que mon comportement rêveur et inattentif m'aurait fait louper et cela signifie réellement : "NE BOUGE PLUS Y'EN A UNE T'Y VOIS RIEN PUTAIN". Ma réponse est souvent accompagnée d'un petit sourire et de mots du style : "C'est sur que si tu me pousse à l'eau ça va nous aider à la prendre". Tout ça pour dire que oui, par un bon mètre de profondeur, se dandine devant nous une très grosse truite. J'ose quémander de l'attaquer le premier, en connaissant pertinemment la règle : celui qui la voit commence. Mais avec une pointe d'amertume, Simon me laisse la main. J'effectue en  vain quelques passages, et grille ma cartouche en prenant involontairement un pin's qui mange à proximité. Je me résigne et change de mouche avec le secret espoir d'avoir une autre chance. Cette dernière se dessine quand Simon prend à son tour un poisson non désiré, qu'il décroche après un bref combat n'effrayant cependant pas notre cible commune. J'exige mon dû, et une argumentation sans merci fait rage alors que la truite, elle, mange toujours. Je peux finalement avoir une autre chance, j'essaye des "trucs qui descendent vite mais qui ne sent pas trop lourd pour pouvoir être fouettés" : en vain. Cette fois, je redonne la main à mon partenaire. Après plusieurs tentative, ma respiration se coupe lorsque je vois la truite agir de façon inhabituelle alors que sa nymphe se trouve vraisemblablement à son niveau. Ni une, ni deux, il ferre et c'est pendu ! Le premier rush est douloureux et nous ne le savons pas encore mais un périple de rude épreuve nous attend. Le poisson prend l'aval puis remonte jusqu'à se loger dans un tunnel de restitution d'eau. Ce dernier ne coule pas, fort heureusement pour nous, sans quoi nous n'aurions très certainement jamais vu la robe de cette splendide créature. J'essaye de rassurer Simon en lui garantissant l'absence d'obstacle dans ce style d'ouvrage. Ce qui s'avère fort heureusement vrai. On vient à bout du combat, long et intense (vous savez, un peu comme une nuit de réconciliation après une grosse dispute). Une immense joie nous envahit lorsque je la hisse dans l'épuisette. Joie qui retombera quand Simon s'aperçoit que le poisson n'est pas piqué dans la gueule. Incroyable. On l'a pourtant vu tous les deux se déplacer et s'arrêter dans la trajectoire de sa nymphe. Notre manque d'expérience en la matière ne nous permet pas de formuler quelconque hypothèse sur la situation. Je relativise : le poisson est bel et bien là, splendide, resplendissant à la lumière. On fait quelques photos et retour à l'envoyeur. 
Elle doit faire 40 qu'il disait... Tu parles, 20cm de plus oui !  



Un des plus beau poisson que j'ai eu l'occasion de croiser
      On fume une clope assis sur la roche mère, pas remis de nos émotions. Simon veut mettre un coup au fil dans la tête avant de monter. Il me propose, je refuse allègrement. Mal m'en a pris, à peine 20m en amont je l'entend crier qu'il est à nouveau pendu. C'est toujours comme ça. Acceptez toujours quand on vous propose de pêcher une veine avant de monter, vous risquez de vous retrouver dans la même situation que moi et de vous sentir très très bête !


Journée définitivement validée pour Simon

     La suite de l'après midi passera très vite. Peu de coups de ligne, pas mal d'insectes, l'attente d'hypothétiques gobages qui ne viennent jamais et pas mal de kilomètres de berges parcourus. C'ést quand même une très chouette journée. Le restau et le joli sourire de la serveuse me remontent le moral. L'ambiance est bonne, quelques bières et on rentre dormir. Demain, c'est totalement différent, j'ai l'obligation d'être rentré pas trop tard sur Toulouse donc je décide de faire la moitié de la route et de pêcher à mi chemin environ. Je pars en milieu de mâtiné pour être en place à midi et attendre l'éclosion. Peu de mouches mais qu'importe, je suis là alors autant en profiter. Je parcours donc une bordure agrémentée de gros blocs. C'est assez profond mais la visibilité est bonne. Rien à signaler après 2h à arpenter la berge escarpée et pleine de ronces. Mes wad' en redemandent donc je continue. Et soudain, devant moi, juste devant un gros bloc, je vois ce qui semble être une queue onduler. Je me rapproche un peu doucement, un peu gêné par le soleil et oui, c'est bel et bien un -gros- poisson. Bon. Mes travers de stress et de jambes qui se mettent à trembler reviennent. C'est vraiment gros. J'opte pour l'option gros casque orange que j'arbalète devant elle. Je distingue le four s'ouvrir depuis l'aval. Ma hantise : les ferrages dans le vide alors que je suis persuadé que le poisson a pris. Mais là aucun doute, la Tactical est cintrée et ma soie sort à vive allure. C'est lorsque le moulinet est à moitié vide que je me rends compte que je n'ai pour backing que quelques tours d'une vieille tresse. Bon, il va falloir prier pour qu'elle s'arrête un jour quand même. Je dévale avec le poisson sur une bonne 50ène de mètre en reprenant progressivement le contrôle. Je suis stupéfait par les dimensions pharaoniques tant du museau que des pectorales.
Du baume au coeur littéralement.


       Je suis content, très content même. Il me reste une grosse heure de pêche mais je ne vois rien de plus, le calme plat. Ce poisson sortant de nulle part suffit amplement à me combler de satisfaction en ce weekend d'ouverture. J'avais aucune attente particulièrement, c'est plus une prise de température qu'autre chose et au final ça ne s'est avéré que positif.

      Un grand merci aux 3 Scodavolpe et à leur perpétuel épicurisme qui fait naître à chaque fois ce sentiment de "reviens-y". Dans la voiture, tout seul le dimanche, des sombres pensées de lundi matin bluesy surgissent à l'écoute du meilleur album de la création (Sticky Finger) et je me ressasse pour oublier : "vivement vendredi soir prochain". Vous l'aurez compris, c'est bel et bien reparti pour une saison rythmée par des weekends bien remplis et autant d'écrits à leur propos !

     Vous souhaitant une bonne saison,

     Votre aimable serviteur.

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