- Lundi 14 Mars 2016.
Départ de Toulouse sur les coups de midi, plein soleil. Arrêt obligatoire à la boulangerie locale, accueil chaleureux par la non moins gracieuse commerçante. J'enfile mes waders à la vitesse de la lumière (au moins du son) et c'est parti ! Pas grand ajouter pour cette journée là : aucune mouche et pas un poisson repéré. Les éternels frustrés du week end sont là. Courte après-midi de chauffe, on reviendra demain.
- Mardi 15 Mars 2016
Coup de fil de Yoyo le matin : " Bon Benji, j'espère que t'es chaud, ça va cartonner aujourd'hui !!". Il en faut pas plus pour me décider à le rejoindre. Lionel est un bonhomme à part entière. D'une simplicité déconcertante (qualité bien trop rare à mon goût et particulièrement appréciable), enthousiaste à l'unique idée de se retrouver au bord de l'eau et enfin hystérique à la vue du moindre gobage. Et ce malgré une bonne 30ène d'années de pêche derrière lui. Vous l'aurez compris, le genre de bonhomme qui colle tout à fait à l'ambiance générale qu'on trouve sur ces modestes pages. Le moment le plus redouble à mon goût dans une partie de pêche à la mouche est l'attente de ces dernières. A choisir entre tuer le temps assis au cul d'un plat et lancer des enclumes en tungstène dans des veines qui tirent, le choix était malgré que je n'affectionne pas la dernière option plus que ça vite fait. Et c'est comme ça que je prends le premier poisson de la semaine. Compteur de l'aprem ouvert, les premiers insectes fleurissent en surface. Yoyo repère un premier gobage et en bon gentleman me l'offre sur un plateau. Une approche discrète, le fait qu'il s'agisse d'une berge en revers et encombrée seront les plus grosse difficulté. La truite se nourrit sans complexe de toutes les mouches qui passent dans sa veine. Quelques lancers de réglage plus tard et elle s'empare de mon imitation un peu grossière de March Brown. Deux chandelles avant qu'elle ne se saucissonne dans ma pointe. Combat écourté mais elle est splendide !
Un grand merci à Maître Yoyo-Da pour le poisson offert sur un plateau d'argent |
Sur le plat en amont quelques gobages, un gros poisson se distingue des autres et c'est évidemment au tour de Lionel de s'en charger. Un passage aura suffit. Malheureusement, son appartenance à la famille des cyprinidés ne me permet pas de le publier ici. Faux snobisme, j'ai juste pas encore reçu la photo. Le soleil aura raison de l'éclo qui ne durera qu'une heure. On finira la journée en marchant sur des bordures habitées mais sans voir la moindre activité. Une arrivée à la pompe à essence Rock'n Roll, un Ronald et au lit. Rendez-vous pris de nouveau avec mon compère pour jeudi.
J'ai été tenté par faire des tours de rond points pour arriver le plus proche de 0. |
- Mercredi 16 Mars 2016
Pluie battante annoncée, ça sent très bon pour aujourd'hui ! Je ne trouve personne pour m'accompagner. Simon est lui aussi de sortie et on se soutient mutuellement par téléphone tout au long de l'aprèm. Je décide de pêcher une bordure que je connais mais en la démarrant 1km en aval, sur une portion que je ne connais pas encore. Un poisson qui gobe dans la veine porteuse à peine l'éclosion démarrée. J'expédie mon imitation de March Brown de la veille et prends un refus de l'espace. Changement de modèle, très simple : corps en substitut de condor olive et ailes en CDC. Un passage suffira pour faire croquer ce joli poisson :
Une cicatrice relatant un combat de longue date. Super poisson ! |
Je peux concevoir que vous en ayez marre de cette prise de vue mais promis je ferai un effort pour les prochaines sorties ! |
Baetis niger |
- Jeudi 17 Mars 2016
Nouveau rendez vous avec Yoyo, plus chaud que jamais. Petite polaire rustique sur le dos, il est prêt à en découdre. La météo est plutôt bonne, pas pour promener bobonne qu'on s'entende bien. On est pile à l'heure et je n'ai même pas besoin de sacrifier ma pointe pour y suspendre des nymphes : Ouf !
Quelques poissons s'attablent. Tour de chauffe pour chacun sur des poissons modestes. Les choses sérieuses commencent quand on doit se séparer parce qu'on se retrouve dans le cas de figure rêvé : 2 poissons gobent au dessus de nous, et deux en dessous. Je monte. Je prends la première qui avoisine les 40. Je m'empresse de la relâcher pour pêcher l'autre qui est attablée sur un poste à gros poisson au niveau d'un gros bloc avec un grand couple vitesse/profondeur. Ma mouche se fait happer. Je ferre et me retrouve bloqué, canne en compression. Deux coups de tête tout en lourdeur. Je suis incapable de retourner le poisson il a complètement le monopole. Mon moulinet se vide sans que je puisse faire quoi que ce soit. Je reprends un peu espoir un peu avant d'arriver au backing elle semble se calmer. J'essaye tant bien que mal de regagner du terrain. Impossible ça bouge pas. Je me dis "allez, c'est parti pour 1/4 d'heure avec le bras tétani..." j'ai pas eu le temps de finir ma phrase que le poisson rush à nouveau. Je me retrouve sur le backing pour la première fois depuis les 365 jours exactement que je pêche à la mouche et que je retrace mes aventures ici au passage. Il faut bien une première. Je ne dispose pas d'un backing suffisant pour la laisser filer et je tente de modérer le rush. Mal m'en a pris et je suis sanctionné d'une casse violente. Je me retrouve avec une demi-pointe ce qui signifie que le frottement avec les gros blocs aiguisés me coûtera ce poisson que je n'ai pas eu le temps de voir. Frustré, je peste et m'assois en tailleur. J'allume une clope. Yoyo me rejoint, il n'a pas non plus concrétiser le gros poisson qu'il a attaqué. Il me fait relativiser en m'expliquant que ça ne sera pas la dernière. Sacré séquence d'émotion, le palpitant est monté. Mais il reste du temps et je ne perds pas espoir ! Sur un beau coup de ligne et après maintes politesses de chacun pour savoir qui attaque la truite qui gobe en face, je laisse mon binôme du jour s'en charger, persuadé que c'était "un pin's qui me coûterait une cartouche". Il ne tarde pas à la faire prendre. Encore une fois, mal m'en a pris... Combat musclé, sauts, c'est gros. La photo parle d'elle même :
Quelques poissons s'attablent. Tour de chauffe pour chacun sur des poissons modestes. Les choses sérieuses commencent quand on doit se séparer parce qu'on se retrouve dans le cas de figure rêvé : 2 poissons gobent au dessus de nous, et deux en dessous. Je monte. Je prends la première qui avoisine les 40. Je m'empresse de la relâcher pour pêcher l'autre qui est attablée sur un poste à gros poisson au niveau d'un gros bloc avec un grand couple vitesse/profondeur. Ma mouche se fait happer. Je ferre et me retrouve bloqué, canne en compression. Deux coups de tête tout en lourdeur. Je suis incapable de retourner le poisson il a complètement le monopole. Mon moulinet se vide sans que je puisse faire quoi que ce soit. Je reprends un peu espoir un peu avant d'arriver au backing elle semble se calmer. J'essaye tant bien que mal de regagner du terrain. Impossible ça bouge pas. Je me dis "allez, c'est parti pour 1/4 d'heure avec le bras tétani..." j'ai pas eu le temps de finir ma phrase que le poisson rush à nouveau. Je me retrouve sur le backing pour la première fois depuis les 365 jours exactement que je pêche à la mouche et que je retrace mes aventures ici au passage. Il faut bien une première. Je ne dispose pas d'un backing suffisant pour la laisser filer et je tente de modérer le rush. Mal m'en a pris et je suis sanctionné d'une casse violente. Je me retrouve avec une demi-pointe ce qui signifie que le frottement avec les gros blocs aiguisés me coûtera ce poisson que je n'ai pas eu le temps de voir. Frustré, je peste et m'assois en tailleur. J'allume une clope. Yoyo me rejoint, il n'a pas non plus concrétiser le gros poisson qu'il a attaqué. Il me fait relativiser en m'expliquant que ça ne sera pas la dernière. Sacré séquence d'émotion, le palpitant est monté. Mais il reste du temps et je ne perds pas espoir ! Sur un beau coup de ligne et après maintes politesses de chacun pour savoir qui attaque la truite qui gobe en face, je laisse mon binôme du jour s'en charger, persuadé que c'était "un pin's qui me coûterait une cartouche". Il ne tarde pas à la faire prendre. Encore une fois, mal m'en a pris... Combat musclé, sauts, c'est gros. La photo parle d'elle même :
"Je la connaissais pas celle là" qu'il a dit. |
Quel poisson ! Nous sommes bien content, ça remonte un peu le moral. Sur une ultime bordure, deux poissons gobent, et nous décidons de tenter le doublé. Yoyo s'exécute et hisse la sienne dans l'épuisette. Je prends sa place et fais de même. On termine la journée sur un fou rire et une bonne note ! Photo inédite avec un soupçon d'art contemporain :
Image miroir. |
- Vendredi 18 Mars 2016
Aujourd'hui, dernière après midi de cette semaine riche en émotions, écailles et rigolades. Je suis de nouveau seul et j'ai du pain sur la planche. Les mouches sont déjà en pleine valse quand j'arrive au bord de l'eau. Je suis côté veine porteuse, il y a pas mal d'insectes qui dérivent malgré le soleil mais aucun gobage à l'horizon. Le vent ne me facilite pas la tâche mais j'entrevoit ce qui ressemble à des ronds en face. Retour à la voiture, je perds un peu de temps à traverser car le pont le plus proche est loin mais ça vaut très certainement le coup. J'attaque un peu en aval par rapport à mon point de départ sur la rive en face. J'entends un gros PLOC comme si quelqu'un avait lancé un caillou. Je regarde à droite, à gauche, rien. Un autre, puis un autre. Je comprends vite qu'il s'agit d'un poisson qui gobe devant moi. Une sorte de roulé un peu raté mais ma mouche pêche correctement. C'est pris ! Aaaah, un joli poisson (oui, encore mais j'assume).
Le changement de berge aura été le bon choix stratégique. |
Voilà cette semaine touche à sa fin. Bilan très positif, les progrès sont assez encourageants et motivent à continuer sur une si bonne lancée. Réveil dans quelques heures pour remettre le couvert. Avant de clore ce billet un peu long et fastidieux je voulais remercier :
- Yoyo pour les guidages
- Simon pour le soutien moral quand j'étais à deux doigts de craquer et de rentrer mercredi
- La nana à la caisse de la boulangerie qui a du me prendre pour un psychopathe de passer tous les midis à la même heure.
C'est bien le début de saison quand même...
A+ Benji
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